Le sultan Erdogan ordonne aux Arabes de mettre Israël sous embargo

La Rédaction
Démocratie Participative
19 décembre 2024

 

Erdogan ne perd pas de temps.

Lors d’un sommet en Égypte, il a poursuivi son offensive à marche forcée.

Il a d’abord rituellement humilié le président iranien en lui signifiant qui était désormais le chef. Le président iranien, un homme faible, a docilement baisé les mains du Sultan qui a affecté de jouer les magnanimes.

Il a ensuite entamé le plat de résistance avec des menaces plus précises contre les états arabes.

Ces menaces étaient voilées sous une rhétorique anti-israélienne.

Le président turc Erdogan :

– Il est essentiel d’imposer un embargo sur les armes, de mettre fin au commerce avec Israël et de l’isoler sur le plan international.
– Le cessez-le-feu au Liban et l’effondrement du régime d’Assad en Syrie marqueront le début d’une ère plus positive.
– Nous devons encourager le plus grand nombre de pays possible, en particulier les membres du D-8, à intervenir dans l’affaire opposant l’Afrique du Sud à Israël devant la CIJ

Erdogan a essentiellement parlé de la Syrie, du Liban et de la Palestine, trois états qui ont des frontières avec le régime sioniste.

Au Liban, il vient de négocier un accord pour garantir l’ordre sur place en soutenant l’élection du général Aoun, un Chrétien, à la présidence du pays. Le djihadiste Jolani a donné son accord pour la forme.

La manoeuvre d’Erdogan en faveur des Chrétiens libanais lui permet de préserver le statu quo et de neutraliser toute ingérence américaine, israélienne ou iranienne dans le pays. Comme la Syrie, le Liban est de facto sous l’influence ottomane.

Les autres états arabes voient désormais Erdogan se rapprocher de leurs frontières. Ces états sont tous gouvernés par des tyrans locaux qui ne règnent pas selon la formule politique des Frères musulmans. Les Ottomans entendent les renverser pour y placer leurs hommes, comme en Syrie. L’unique recours de ces Arabes corrompus et faibles face au péril turc est l’Amérique, mais surtout l’armée israélienne.

La Jordanie en particulier est dans une position critique. Sans l’armée américain, son roitelet local ne tiendrait que quelques jours face à un soulèvement de la rue. Après la victoire des islamistes de l’autre côté de la frontière, l’effervescence croît.

Erdogan n’a aucun projet hostile contre Tel Aviv en tant que tel. Il sait que l’Amérique emploierait des mesures coercitives destructrices s’il s’aventurait sur ce terrain. Son plan vise à rendre aussi coûteux que possible les relations entre les états arabes et Israël pour qu’ils ne puissent pas résister à la progression de son influence.

Il est intéressant de relever que le D8 où s’exprimait Erdogan a été fondé par le Turc Necmettin Erbakan, ancien premier ministre de Turquie et fondateur du Parti du salut national, une formation islamiste. Son objectif est fondamentalement anti-occidental en rassemblant huit états islamiques pour former un bloc autour de la Turquie néo-ottomane.

Necmettin Erbakan

Erbakan n’a jamais pu mettre en oeuvre ce plan, mais à présent Erdogan se sent en mesure de le faire en mêlant islamisme, pantouranisme et nationalisme turc, trois courants idéologiques qui étaient antagonistes il n’y a pas encore si longtemps.

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